Les instruments typiques

Le guiro

Le Guiro est un instrument de musique de percussion à la sonorité très caractéristique. Il est fait soit d'une calebasse évidée (l'instrument est parfois appelé calabazo), soit de bois, dans laquelle sont découpées des rainures horizontales (ou encore à base d' une râpe à légumes en métal, on parle alors de guayo), résonnant lorsqu'on les frotte avec une petite baguette. On peut écouter du Guiro essentiellement dans musique populaire cubaine (en particulier dans le Cha-cha-cha où il joue un rôle important) ou le Latin Jazz. La pratique de cet instrument ne requiert pas de technique particulière hormis le sens du rythme.

Les bongos
 
Le bongo (orthographié bongó en espagnol) est un instrument de musique de percussion dérivé du « bonko » abakua, petite paire de tambours à tête simple attachés par un épais bout de bois, joué entre les jambes, et dont les peaux sont accordées à la chaleur d'une flamme. Le plus petit et le plus aigu des deux est appelé le Macho (le mâle) et se place à gauche pour un droitier. Le plus gros et de plus basse sonorité, s'appelle la Hembra (la femelle) et se place à droite. Le pattern de base des Bongos est le Martillo (petit marteau) appelé aussi A caballo (à cheval).
Le Martillo maintient la trame rythmique de croche en accentuant les temps forts sur le Macho, le quatrième temps (ou Ponche) est marqué sur la Hembra et soutient le phrasé du Tumbao des Congas. Dans un mouvement alternatif droite - gauche, la droite marque les temps et la gauche remplit les espaces (jouant en fait toutes les croches à contretemps, en alternant les positions de pouce et bouts des doigts). Leur sonorité très aiguë et la rapidité de mouvements inhérente à leur petite taille permet au Bongocero de jouer de façon très créative et improvisatrice, générant une texture rythmique des plus syncopée, sans jamais quitter vraiment le rôle de maintien et de stabilité rythmique du Martillo. Les variations et improvisations des Bongos sont appelées Repiques. Principalement utilisé dans le changui, le son cubain puis la salsa et la bachata.
Le tres

Le  Tres est le type même d'instrument résultant de la transculturation cubaine. C’est un instrument typiquement cubain.
Trois doubles cordes composent cet instrument proche de la guitare par sa forme. Différentes façons de l’accorder existent sachant que jouées à vide les cordes formes un accord renversé majeur. Les 2 premières sont séparées d’un octave, les deux suivantes sont à l’unisson et les deux autres à nouveau séparées d’un octave.
On peut l’accorder en DO de la manière suivante : SOL aigu et SOL grave puis 2 DO  et enfin MI grave et Mi aigu (équivalent à la chanterelle de la guitare). On le trouve aussi en RE (FA dièse puis RE puis LA) et également sous d’autres formes.
Dans le style changüi c’est le seul cordophone en association avec la marimbula, et dans le style SON il est en association avec la guitare et la basse (qu’elle soit

jouée par la marimbula, la contrebasse ou la basse électrique éventuellement).
Les claves

Ces barres de bois rondes sont les instruments les plus caractéristiques des musiques latino-américaines. En jouer est relativement facile. On les tient entre la base des pouces et le petit doigt, la paume de la main jouant le rôle d'une caisse de résonance. La clave tenue dans la main droite par l'une des extrémités (macho = mâle) vient percuter en cadence l'autre placée dans la main gauche (hembra = femelle). Le son est très sec et très fort. La pression exercée par les doigts, la façon d'arrondir la paume, et bien sûr la force du choc, influencent le timbre et la puissance du son obtenu. On peut aussi apposer la hembra contre la joue et se servir de la bouche comme résonateur.

Le rythme joué avec les claves s'appelle la clave. Le mot clave est un mélange des mots clavar et llaves :des chevilles (llaves en espagnol) que l'on cloue (clavar en espagnol) pour fixer les pièces d’un navire . Elle sont en bois de qualité et dur (acana, jiqui, guayacan, jucaro, quiebrahacha...), longues de 20 cm.

 

La campana

La campana est, à l'origine, une cloche de vache dont le battant a été ôté et qu'on frappe à l'aide d'une baguette. Tenue à la main par le bongocero - ou par le campanero spécialiste de la musique de carnaval - elle peut aussi être posée sur un support par le timbalero ou servir comme l'un des accessoires d'une batterie.

La cloche de vache aurait été introduite dans la musique cubaine de danse en 1923, dans un club de La Havane, par le percussionniste Manengue,Antonio Orta Ferrol, qui prétendait avoir détourné dans le feu de l'action d'une improvisation une cloche destinée à une vache dont il était propriétaire.

Que cette origine soit mythifiée ou véridique, qu'elle soit unique ou non, la campana de Manengue renouait avec les divers idiophones métalliques employés dans la musique afro-cubaine traditionnelle : outils agricoles tels que guataca, lame de faux...

 

Congas ou tumbadora
 

Tambour-tonneau uni-membranophone, usuellement joué à mains nues. Apparue à Cuba vers le milieu du XVIIIe siècle aux suites de l’esclavage, la conga a une origine africaine (bantoue) avérée. On lui donne pour origine les tambours congolais de la famille des N’Goma. À l’inverse des mots tumbadora ou tumba, parfois ses synonymes, le terme conga est polysémique car il désigne aussi à Cuba un genre musical chanté et dansé et une formation orchestrale mobile nommée comparsa, que l’on peut voir défiler à la période de Carnaval où on y joue différentes percussions dont le tambour bocù, qui est un tambour proche de la conga, mais de taille plus courte.

 

Fabriquée soit à partir d'une seule pièce de bois creusée, soit avec des lattes, soit à partir de fûts cerclés déjà fabriqués, soit en matières synthétiques par moulage (de fibre de verre par exemple).

Son système de tension à évolué au fur et à mesure de son utilisation - tout d'abord collée et tendue par un système de cordage ou par un lacet de cuir, la tenue actuelle est faite par un cerclage métallique et des clefs de serrage - invention datant des années cinquante. Selon les genres musicaux et les congueros (joueurs de conga), les congas sont portées soit en bandoulière afin de défiler, disposées sur un stand ou encore posées sur le sol (horizontales ou inclinées). Le jeu à plusieurs congas par un seul musicien est une technique moderne. Frappées principalement à mains nues et demandant l'apprentissage de différentes frappes de base : la bascule (mouvement entre paume et doigts, talon-pointe. On parle de bascules collées ou non collées.), la basse ou palma (main pleine), les touchés ou dedos, et les claqués ou galettes. Ce tambour en forme de tonneau, recouvert d'une peau épaisse à une extrémité (peau de diverse variétés selon les époques et les régions), existe principalement en quatre tailles. Leurs noms sont en rapport avec leur fonction principale, mais peuvent prendre des noms distincts selon, le style musical, les fabricants, la région, la ville ou le groupe de musiciens.

Chaque registre recouvre une fonction propre dans les accompagnements rythmiques ou dans les improvisations, selon le contexte d'utilisation, on trouve les noms : requinto, quinto, llamador, repicador, salidor, tres golpes, tres-dos, segundo, rebajador, tumbadora, mambisa. .

  • Le Quinto désigne le tambour au timbre le plus aigu et également le tambour solo (également appelé Primero).
  • La Conga ou le Segundo s'adresse au tambour moyen appelé aussi Tres, Tres Dos ou Tres golpes, dans le cycle de rumba Guaguanco et le Repicador dans la Comparsa. .
  • La Tumbadora ou Salidor est le tambour le plus large de diamètre et à la voix la plus grave.

 

 

Les maracas
 

Les maracas sont des instruments de percussion de la famille des idiophones, crée par les indiens d'Amérique Taïno ou Arawak. Il s'agit de calebasses remplies de graines et émanchées de courts bâtons, que l'on secoue.

Aujourd'hui, elles peuvent être en bois ou en matière plastique.
En général, on en tient une dans chaque main et les deux produisent un son d'une hauteur différente.

La marimbula
Instrument pulsatif, répandu en Afrique, la marimbula existe très tôt à Cuba sous la forme d'une caisse en bois comportant une ouverture sur un côté. Au-dessus de cette ouverture est fixée une série de lames métalliques de différentes tailles que le musicien fait vibrer avec ses doigts. Le nombre de lames, jamais inférieur à trois, peut varier. La caisse, avec son ouverture, se transforme en caisse de résonance. Les lames métalliques sont accordées dans la tonalité dans laquelle joue le reste du groupe.
Conjointement à la botija, la marimbula a assumé le rôle de la contrebasse au moment de la formation du Son.